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L’EXPÉRIENCE DU TOUR DE FRANCE EN FORMAT PANORAMIQUE

Venus du monde entier, les passionnés de cyclisme ont profité ce samedi des conditions exceptionnelles de la 32e édition de L’Étape du Tour de France, entre Nice et le col de la Couillole, pour vivre une expérience inoubliable. Si l’exigeant parcours de 138 km a marqué les corps, la beauté des paysages traversés dans l’arrière-pays niçois a poussé les participants vers le sommet. Avec des souvenirs pour la vie.

À retenir :

  • Les passionnés fidèles à la 32e édition de L’Étape du Tour de France, entre Nice et le col de la Couillole (Alpes-Maritimes)
  • 138 km et quatre cols pour un total de 4 600 m de dénivelé positif
  • Deux semaines avant les champions, ils ont emprunté le parcours de la 20e et avantdernière étape du Tour de France 2024
  • De plus en plus de femmes au départ
  • Des champions d’autres disciplines (le skieur Jean-Baptiste Grange, le pilote de F1 Damon Hill, le biathlète Sturla Holm-Laegreid etc.) au départ… et à l’arrivée
  • Victoires de Damien Jeanjean et Gladys Verhulst-Wild

Sur la ligne d’arrivée de la 32e édition de L’Étape du Tour, posée au col de la Couillole, les mots sont comptés. La dernière montée, les derniers efforts ont rendu le souffle court. Souvent, iI n’en reste plus que pour pousser un dernier cri. Comme une libération. Mais les regards suffisent à en dire beaucoup. Les milliers de participants, partis au petit matin de la Promenade des Anglais à Nice, la Méditerranée en fond d’écran, ont vécu bien plus qu’une épreuve cyclosportive. Pendant 138 km, quatre ascensions et 4600 m de dénivelé positif, ils se sont offerts un véritable voyage dans les superbes décors de l’arrière-pays des Alpes-Maritimes. Le col de Braus avec ses réputés virages en épingle, le col du Turini, grand classique des cyclotouristes de la région, le col de la Colmiane et enfin l’ascension finale vers le col de la Couillole, un enchaînement sans répit, rythmé par des descentes techniques qui interdisent le moindre relâchement. Si Damien Jeanjean et Gladys Verhulst-Wild (vice-championne de France il y a deux semaines) se sont montrés les plus rapides en respectivement 4h40’28’’ et 5h36’24’’, l’effort a duré bien plus longtemps pour la grande majorité du peloton.

Avec leur maillot marqué d’un grand cœur rouge et blanc, 300 « coureurs du cœur » avaient pris le départ après avoir levé des fonds (800 euros minimum par coureur) au profit de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque, association historique du Tour de France depuis 20 ans. Ces dossards solidaires permettront de sauver 17 enfants. Parmi ces cyclos solidaires, Manon Bastianelli, la plus jeune de cette équipe du cœur, et son père Pierre, sont venus de Clermont. « On a commencé le vélo il y a trois ans, pendant le confinement quand on a pu sortir dans un cercle de 5 kilomètres, explique le papa. Et nous n’avons jamais arrêté depuis. Nous avons fait le choix de faire cette course prestigieuse en lui donnant du sens avec ce dossard solidaire. Ce sont des régions magnifiques pour faire du vélo. Le plaisir et la bonne humeur étaient nos seuls objectifs. » Robin Duvinage est un habitué de ces épreuves solidaires, à vélo mais aussi à pied. « Cette notion de solidarité est très importante. Aujourd’hui, elle est souvent oubliée. J’avais à cœur de participer pas seulement pour moi mais aussi pour les enfants qui en ont besoin. D’ailleurs, la cagnotte est encore ouverte jusque fin juillet.

Les femmes de plus en plus nombreuses

À l’image du groupe féminin de quatorze cyclistes aux couleurs d’Hutchinson, créé pour représenter l’association Femme et Cycliste, les femmes sont également de plus en plus nombreuses sur L’Étape du Tour. Marie vient de l’Aveyron et participait pour la première fois à L’Étape du Tour de France, comme 44% des participants. « Je me suis mise au vélo il y a quatre ans. J’avais envie de me lancer un défi et L’Étape du Tour de France m’a semblé comme une évidence. J’adore grimper alors forcément le parcours me convenait bien même si les cinq derniers kilomètres m’ont paru longs. La route est vraiment magnifique et le fait de ne pas avoir à se soucier des voitures, c’est top. J’avais souvent la tête dans le guidon mais j’ai essayé de regarder les paysages. Ça donne envie de renouveler l’expérience. » Avec désormais trois participations, Ann-Christine Allik (14e du classement féminin), arrivée d’Estonie, a davantage d’expérience. « Participer à L’Étape du Tour de France est devenu une tradition, raconte-telle. Nous sommes plusieurs d’Estonie et à chaque fois que nous voyons notre drapeau sur le dossard, on s’encourageait. Cette année, ce fut très difficile… comme tous les ans. Mais j’ai adoré le fait de partir de Nice, au bord de la mer. C’était un peu comme des vacances. Nous sommes restés plusieurs jours et nous avons pu alterner vélo et plage. C’était génial. Il est probable que je sois encore là l’année prochaine. »

Beaucoup de Français, d’Européens, mais aussi des cyclistes du monde entier. Comme le Brésilien Luciano André Pagliarini. « Venir du Brésil, c’est un long voyage, fait-il remarquer. Cela m’a pris deux jours pour arriver jusqu’à Nice. Mais je ne le regrette pas une seconde. La course est magnifique tant au niveau des paysages que de l’organisation. Incroyable ! Je suis arrivé depuis une semaine et j’en ai profité pour aller voir deux étapes du Tour de France en Italie. Demain, je vais visiter Monaco et ensuite retour au Brésil avec plein de jolis souvenirs. » Jusque l’an prochain.

Des champions du monde dans la course

Au cœur du peloton, certains grands sportifs avaient également répondu présent à ce défi. Double champion du monde et vainqueur de la Coupe du monde de slalom, le skieur Jean-Baptiste Grange a coupé la ligne en 6h24’24’’. « C’était une super expérience, confie-t-il. Les trois premiers cols se sont bien passés mais j’étais sans doute un peu en surrégime. La dernière montée a forcément été plus dure et j’étais content d’en terminer ! Mais je me suis régalé sur un super événement avec une super organisation. J’ai évidemment pris le temps de lever la tête pour profiter des paysages. En tant qu’ancien sportif, ça fait du bien de se redonner un petit challenge même si c’est à petit niveau. » Le Suédois Sturla Holm-Laegreid (champion olympique et multi médaillé mondial en biathlon) a cassé la barre des 6 heures en … 5h59’59’’. Alizée Baron (médaillée mondiale en skicross et deux participations olympiques) a pu elle aussi accrocher la médaille de finisher en haut du col de la Couillole, après 8h34’54’’ d’effort. Champion du monde Formule 1 en 1996, Damon Hill avait préféré L’Étape du Tour au Grand Prix de Formule 1 de Silverstone, avec l’objectif de récolter de l’argent pour les associations Neuro UK. « Je ne suis pas Mark Cavendish, mais j’ai essayé de donner le meilleur », a-t-il confié. Mission réussie en 11h08’14’’. Dans deux semaines, le 20 juillet, Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel, Primoz Roglic et tous les rescapés du Tour de France emprunteront le même parcours à l’occasion de l’avant-dernière étape. Sur le bord de la route ou devant leur écran, nul doute que les participants de cette 32e édition de L’Étape du Tour de France auront quelques frissons dans les jambes. Et seront fiers de pouvoir dire « j’y étais » !